Au fil des années, Dublin a émergé comme un haut lieu de la créativité urbaine, attirant des artistes locaux et internationaux renommés, ainsi que des talents émergents. Des quartiers tels que Temple Bar, Smithfield et Portobello sont devenus de véritables galeries d’art à ciel ouvert, où l’audace des graffeurs et la vision des artistes de rue se rencontrent, donnant vie à des œuvres fascinantes.
Love Lane
Le street-art à Dublin ne se limite pas seulement à l’esthétique visuelle. Il est profondément ancré dans l’histoire et la culture de la ville. Les murs décrépis et les espaces abandonnés se transforment en témoignages vivants de l’identité irlandaise contemporaine. Les artistes utilisent souvent leur art pour aborder des questions sociales et politiques, pour célébrer la diversité et pour donner une voix aux marginaux. Chaque œuvre raconte une histoire unique, capturant l’esprit rebelle et l’âme créative de Dublin.
Au mois de juin 2018, une artiste de rue novatrice a décidé d’apporter sa contribution à l’épanouissement du street art qui fleurit déjà depuis quelques années dans les rues de Dublin. S’inscrivant dans le cadre du programme Love The Lanes, initié par le Conseil municipal de la ville dans le but de transformer le quartier de Temple Bar en un espace ouvert aux artistes, Anna Doran a choisi avec pertinence de métamorphoser un coin emblématique de ce quartier mythique.
En hommage à l’amour, elle a investi la cour de Crampton Court, en y apposant une multitude de petites ardoises ornées de cœurs, de couleurs chaleureuses et douces, ainsi que de citations de chansons d’amour. Selon les explications de l’artiste elle-même lors d’une interview accordée à The Journal, l’œuvre intitulée Love Lane se compose de robustes ardoises spécialement conçues pour résister aux intempéries typiques de l’Irlande.
Ces ardoises dévoilent des fragments de cœur avec des citations percutantes abordant à la fois l’amour et les ruptures, le tout empreint d’un ton résolument irlandais grâce aux illustres figures d’Oscar Wilde et de James Joyce, entre autres. Cette création artistique saura toucher le cœur des âmes romantiques et des jeunes couples, tout en éveillant également l’émotion des âmes solitaires.
Windmill Lane
L’un des endroits classiques pour les graffitis à Dublin était Windmill Lane, la maison de l’ancien studio de U2. Il y avait ici un mur libre qui offrait à chacun la possibilité de s’exprimer. Au fil du temps, la zone peinte s’est agrandie jusqu’à ce que toute la rue, les bâtiments des rues environnantes, les véhicules et les parcomètres soient recouverts. Maintenant, cependant, il est absolument illégal de peindre du street-art dans la région et des poursuites ont été engagées.
Près de Windmill Lane, dans le quartier des docks récemment rénové de Dublin, où la nouvelle tour U2 devait être située, il y a plusieurs bâtiments d’usine abandonnés et des murs entourant des chantiers de construction excavés. Ils fournissent de bons espaces muraux pour les artistes dans cette partie de la ville.
The Bernard Shaw
Indéniablement, il s’agit de l’une des zones les plus riches en street art par mètre carré à Dublin ! Les commerçants ont pleinement joué le jeu en laissant des artistes décorer leurs rideaux de fer, donnant ainsi naissance à de véritables œuvres d’art ambulantes. Bien sûr, l’apogée du street art dans cette rue se trouve au Bernard Shaw, où tout le pâté de maisons est recouvert de fresques captivantes.
On y trouve un mélange éclectique de styles et d’artistes. C’est dans cette zone que l’agence Evolve Urban Art a décroché ses premiers contrats pour embellir les façades des magasins et autres murs.
Cette zone regorge littéralement de fresques de street art, où chaque centimètre du quartier a été habilement exploité par les artistes pour créer des œuvres uniques. Apparemment, c’est précisément dans cette région que la ville de Dublin a choisi de lancer son programme d’intégration de l’art de rue auprès des résidents, offrant ainsi un espace d’expression et de partage artistique au cœur de la communauté.