Que vous connaissiez Saint-Malo de nom, pour ses spécialités culinaires régionales comme la savoureuse crêpe de sarrasin ou pour sa renommée historique de ville rempart, il n’en est pas moins que la région possède aussi un dialecte bien à elle ! Nous n’arrêtons pas l’originalité. Ce dialecte est pourtant une rareté peu coutumière et peu réputée en France.

En Bretagne, on parle breton

Il va de soi qu’en Bretagne, les Bretons parlent le breton. Quoiqu’il n’en soit pas moins que non ! La région bretonne possède en réalité deux dialectes régionaux : le gallo et le breton. À mesure du temps, la faveur penche pour le breton. Par ailleurs, un débat existe chez les locaux, qui se traduit notamment dans les dépenses que la région accorde à chacune de ces dernières. Avec les données chiffrées, annuellement, ce sont : 6 millions d’euros qui sont consacrés au breton contre 300 000 € au gallo.

Pour aborder ce qu’est le parler breton, il faut historiquement s’y référer. Depuis un peu moins de 2000 ans, c’est une langue indo-européenne parlée. Aux origines celtiques, les premiers écrits spécifiques à la Bretagne remontent au 8ᵉ siècle. 

Statistiquement, on note que ce sont approximativement 225 000 habitants qui parlent le breton. Les données récoltées par des chercheurs et sociologues s’intéressant au sujet soulignent que c’est une langue dont la pratique et la transmission est en déclin. L’importance donnée aux langues régionales par leur caractère de parler, uniquement ou majoritairement local, n’est plus ce qu’elle était. Aujourd’hui, l’uniformité est préférée à l’authenticité d’un patrimoine culturel local linguistique. Le vieillissement de la population n’aide pas à favoriser le monopole sur cette ressource patrimoniale avec « 79 % des locuteurs de breton ont plus de 60 ans » selon le magazine Ouest France.

Le parler de Saint-Malo

À Saint-Malo, c’était le dolois

A Saint-Malo, on peut y parler breton. Toutefois, le breton n’est pas la langue en provenance même ou que l’on attribue tout naturellement à la ville et région côtière. Ici, la tendance s’attache au dolois. Vous ne connaissez probablement pas ce nom, nous ne connaissions pas non plus. La raison en est simple et redondante. 

Cela est normal quand on sait que Le dolois est un dialecte, ou plus véridiquement un patois employé en Haute-Bretagne. Il est parlé par les habitués, par les générations X et mi-Y, dans quelques villes aux alentours de la partie haute bretonne : 

  • À Saint-Malo, 
  • Dans le Dol-de-Bretagne, 
  • À Dinard, 
  • À Ploubalay, 
  • À Créhen, 
  • À Corseul 
  • À Pleurtuit, etc.

Ce n’est pas un patois breton comme le gallo, qui est généralement parlé à proximité de Rennes. C’est un patois de Français.

Il est essentiel de préciser que le parler dolois est une langue en fort déclin dans le pays de Saint-Malo. Incohérent avec le français actuel, il a perdu de son importance. Les jeunes ne trouvent pas d’intérêt d’investir des efforts dans l’apprentissage d’un patois. 

Dans un monde cosmopolite, il n’est pas judicieux d’apprendre une langue et tous les dialectes qui s’appliquent dans chaque région des pays concernés. Vous vous imaginez apprendre l’espagnol, savoir qu’il est parlé en Espagne, mais également dans les pays hispaniques d’Amérique et devoir par la suite vous renseigner sur les dialectes régionaux qui s’attachent à chaque pays hispanophone ? Ce serait être fou ! 

Seules les personnes ayant connu cette langue à une époque où son emploi se faisait couramment savent encore la parler aujourd’hui. Les savoirs d’antan sont en déclin auprès des nouvelles générations. Cela n’est pas uniquement dû une question de volonté individuelle. Il faut se plier aux actualités mondiales et propres aux époques. À l’heure où les dialectes locaux se sont développés, la mondialisation était à peine entamée.

Vidéo sur l’histoire de Saint-Malo